Le Directeur Général des Douanes engage la lutte contre la fuite des produits vers les pays frontaliers.

Le Directeur Général des Douanes, le Colonel Major DA Pierre Alphonse, est allé à la rencontre des acteurs de la filière de la noix de cajou, le jeudi 15 mars à la salle de presse de la Préfecture de Bondoukou. Cette rencontre, portant sur la fuite de la noix de cajou, a été l’occasion pour le premier responsable des Douanes de Côte d’Ivoire, d’inviter les uns et les autres à lutter contre l’évasion de nos produits d’exportation vers les pays limitrophes.
A cette occasion, le Directeur Général des Douanes bien qu’ayant situé toutes les responsabilités, a souhaité que les agents fassent correctement le travail pour lequel l’Etat les a engagés, celui de la protection de l’économie. Il a par ailleurs appelé à la conjugaison des efforts de tous pour endiguer le phénomène : « nous devons conjuguer nos efforts pour lutter contre le fléau. Nous devons impérativement trouver les solutions pour contenir cette traversée frauduleuse et son impact négatif sur notre économie » 
Au cours des échanges, de nombreux intervenants ont indexé ouvertement les Forces de l’Ordre et de Sécurité, notamment les douaniers, qui laissent sortir les produits. On ne peut pas laisser sortir le produit et venir se plaindre aux paysans à qui un acheteur propose un meilleur prix sur le sol ivoirien.
Répondant à ces préoccupations, le Directeur Général des Douanes a mis en garde les douaniers « tout agent des Douanes qui se rendra coupable de corruption sera traduit en conseil de discipline et sanctionné. L’enjeu est trop important pour qu’on se permette de caresser des gens dans le sens du poil. Ce n’est plus possible. Il nous revient de faire en sorte de freiner ce phénomène. C’est notre mission.», a-t-il ajouté en substance.
Les producteurs ont salué cette initiative en y apportant leur soutien à l’action de l’Etat « Avec quoi l’état de Côte d’Ivoire va construire l’Université de Bondoukou si nous continuons de vendre notre anacarde au Ghana ? », s’est interrogé GBANE Soumaila, planteur à Bondoukou.
Cette interrogation a situé les populations sur les dangers de la fuite de l’anacarde qui est la seule source de revenu financière des populations de la région. 
Présent à cette importante rencontre, le Directeur Général du Conseil Coton- Anacarde, Docteur Adama COULIBALY, a interpellé les populations sur les dangers de ce fléau auquel s’adonnent ouvertement les populations de la région. Selon les statistiques, la région du Gontougo est passée de la première région productrice de l’anacarde avec 136.000 Tonnes en 2014 à la 4e place au plan national en 2017 avec une production de 71.000 tonnes, « cette mission vise à sécuriser nos productions agricoles. La fuite de la noix de cajou vers le Ghana est une grosse perte pour la région en ce sens qu’au plan industriel, nos partenaires refusent d’installer des usines d’anacarde ici, car à long terme ils craignent de ne pas avoir suffisamment de matière première. Or les plateformes d’investissement de Korhogo, Bouaké et Séguéla sont très avancées. Cela pose également un problème de recette au niveau de l’Etat, s’est-il indigné. Il a en outre engagé les membres du comité d’éveil à passer à la phase de répression car ce phénomène est de l’incivisme. « Tout produit saisi doit être systématiquement vendu avec une clé de répartition à ceux qui ont permis la saisie de cette production » a-t-il conclu. 
Le Préfet de Région et Préfet du Département de Sandégué, M. N’GUESSAN Konan, a invité tous les acteurs de la filière anacarde de la région à conjuguer leurs efforts pour relever le défi. Il a interpellé les Chefs de village à s’engager véritablement dans la lutte contre ce fléau.
Au terme des échanges, le Directeur Général des Douanes a mis à la disposition des agents des Douanes, 03 véhicules de type 4 x 4 et 12 motos pour leur permettre d’être efficace sur le terrain.